Les conditions du travail en plein air déterminent une technique particulière. Il s'agit de peindre vite, avec un matériel aisément transportable – et donc réduit. La palette des couleurs employées par les impressionnistes est limitée, et la' application de ces couleurs sur la toile est relativement grossière.
Une pâte épaisse
Au mépris des conventions traditionnelles selon lesquelles le pinceau du peintre ne doit laisse aucune trace, aucune empreinte, Cézanne étend la pâte en épaisseur, Monet ou Renoir le déposent en « virgules » bien grasses
Cette technique, qu'on explique parfois par l'invention contemporaine des tubes de peintures en métal mou (on conservait jusque-là la peinture fraîche dans des vessies de peau), suscite sur le moment une vive réprobation. Pourtant, les impressionnistes n'utilisent que rarement, çà et là, des teintes pures, sortir du tube.
Mélange optique
Avant tout, ils obtiennent l'intensité colorée de leurs tableaux en jouant sur la juxtaposition des couleurs. Deux teintes complémentaires placées côte à côte se renforçant, ils n'hésitent pas à rapprocher un rouge d'un vert, un jaune d'un violet, un bleu d'un orangé.
Les peintres connaissent le livre publié en 1839 par le chimiste Eugène Chevreul, qui faisait état de toutes les transformations subies par les couleurs selon leur voisinage. Pour éviter de salir leurs tonalités par des mélanges, ils préfèrent juxtaposer des teintes de nuances opposées, laissant l'œil recomposer à distance la combinaison. Ce phénomène est alors connu sous le nom de « mélange pue ».