En 1885, Gustave Courbet a montré l'exemple : dans son « pavillon du Réalisme », il expose l'Atelier du peintre, où il se met en scène en train de brosser un paysage, entouré d'une assemblée d'amis, de personnalités admirées ou haïes, de figures allégoriques. Ce faisant, Courbet bouscule doublement la tradition : en dédiant à un sujet trivial une toile dont l'immense format est habituellement réservé à la peinture d'histoire ; en s'adressant directement au public, en dehors des expositions officielles organisées par l'Etat.
Édouard Manet fait également figure de modèle révolutionnaire pour les jeunes peintres. En 1863, le jury du Salon annuel de peinture exclut de l'exposition son Déjeuner sur l'herbe. Puis l'œuvre est admis au Salon des refusés – manifestation autorisée par l'empereur Napoléon III afin de laisser les visiteurs seuls juges des oeuvres rejetées par le jury du Salon officiel. C'est là que le jeune Paul Cézanne peut l'admirer, tout comme Renoir, Sisley ou Monet, reconnaissent en Manet le chef de file de la nouvelle école à laquelle ils souhaitent appartenir.